Les sites des terrils de Rieulay et Pinchonvalles
Notice
A Rieulay, le terril est exploité par la société TERCHARNOR, prestataire des Charbonnages de France. Yvan Bourgeois, responsable d'exploitation, donne les utilisations possibles des produits extraits. Parallèlement, ses 140 hectares (c'est le terril le plus vaste d'Europe), sont en cours d'aménagement en zone de loisirs. Le maire de Rieulay, Daniel Mio, affirme une volonté de réappropriation du site : au fur et à mesure de l'exploitation, les espaces communaux s'installent économisant ainsi l'espace rural. Ailleurs, on imagine d'autres utilisations qui s'appuient sur la naturalisation des sites comme au terril de Pinchonvalles où dans le cadre d'une opération "Chico Mendes", bois et végétation, parfois tropicale en été, s'installent créant une zone de refuge pour la faune.
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Éclairage
Ce reportage, présenté au moment de la fermeture de la dernière fosse dans le Nord-Pas-de-Calais, dépeint une situation de transition. Les monticules artificiels que sont les terrils ont été constitués par les déchets et les schistes rejetés au cours de l'exploitation du charbon. Perçus peu à peu par les habitants comme des points de repère de la vie quotidienne, ils ont longtemps été considérés, aux yeux de l'extérieur, comme des symboles, le plus souvent négatifs, du Pays Noir. Mais la fin de l'industrie minière pose de nombreuses questions concernant à la fois leur propriété, leur destinée et les formes possibles de leur réutilisation.
Pour les Charbonnages de France, qui en demeurent d'abord les propriétaires, l'objectif principal demeure la valorisation économique des terrils, c'est-à-dire leur utilisation pour exploiter les schistes ou les charbonneux résiduels. Néanmoins, les élus considèrent qu'ils doivent à leur tour obtenir un droit de regard sur l'utilisation de ces biens. Ils estiment par ailleurs, avec les représentants du monde associatif, que les terrils peuvent avoir aussi une valeur écologique, patrimoniale et qu'ils doivent pouvoir s'inscrire dans des stratégies de reconversion et de réhabilitation plus globales. En 1992, la signature par les élus locaux et les Charbonnages de la charte des terrils permet de gérer provisoirement la situation. Mais il faut attendre le tout début des années 2000 pour en arriver à des solutions plus définitives. La filiale des Charbonnages qui possède ces biens (2 200 hectares, 130 terrils), Terrils SA, est d'abord rachetée par l'Établissement Public Foncier du Nord-Pas-de-Calais, à charger pour celui-ci de les gérer avant de les rétrocéder aux collectivités locales qui peuvent les intégrer dans leur politique économique, environnementale, etc.
Le reportage n'évoque que le début de ce processus, cependant il en dessine des grandes lignes, tout en s'attardant sur l'un des cas les plus significatifs et les plus novateurs en matière de gestion de terrils. Celui qui est évoqué ici couvre 140 hectares (c'est l'un des plus vastes de la région), principalement sur la petite commune mi-rurale, mi-minière de Rieulay dans l'est du bassin. Contrairement à l'image stéréotypée que l'on en a parfois, il s'agit ici d'un terril plat. Sa transformation doit beaucoup à celui qui devient dans les années 1970 le maire de la commune, Daniel Mio (il sera aussi par la suite président du Centre Historique Minier de Lewarde). Ce dernier comprend rapidement la nécessité d'intégrer la plus grande partie de la surface couverte par le terril dans des projets à finalité à la fois économiques et sociales (la base de loisirs) et environnementales. Il joue sur ce point de la proximité avec le Parc naturel régional Scarpe-Escaut, dont il devient d'ailleurs le président en 1989. Il initie une démarche qui a une importante postérité, sur le plan associatif (ainsi l'association "La chaîne des terrils", créée en 1988-1989) comme sur celui des collectivités locales, avec de nombreuses réalisations de nature très diverses . Aujourd'hui les terrils font l'objet d'une active politique de valorisation (1) et font partie des éléments patrimoniaux qui ont été retenus en 2012 lors du classement du bassin minier au patrimoine mondial de l'Unesco.
(1) Le site de la Chaîne des terrils : "La chaîne des terrils"